Ce mardi 8 octobre, aux alentours de 5h30 du matin, les gendarmes ont entamé l’expulsion du « hameau libre de l’Amassada » à Saint-Victor-et-Melvieu, dans l’Aveyron. Les militantes et militants luttent sur place depuis plus de quatre ans, opposés au projet d’implantation d’un méga transformateur électrique, porté par RTE (Réseau de transport d’électricité).
Les rumeurs qui circulaient depuis plusieurs jours se sont confirmées hier lorsque d’importantes unités de gardes mobiles sont arrivées sur le Larzac, Millau et Saint-Rome-de-Tarn, commune voisine de Saint-Victor. Cela marque un terme après les nombreuses fausses alertes, rafles ou procès que subit la lutte depuis un an.
- Pour en savoir plus : « Amassada : le temps de l’occupation », Alternative libertaire, mars 2019.
Du côté des méchants : 150 gendarmes mobiles du flic anti-ZAD Antoine Berna, appuyés de deux blindés, plus de 300 cartouches de gaz lacrymo, l’hélico (en fin de partie) et la présence de la préfète (Catherine Sarlandie de la Robertie avec son petit foulard Hermès et son compte Twitter).
En face : une centaine de militantes et militants, les occupantes et occupants du site, des habitantes et habitants du village et alentours, des membres de la Confédération paysanne qui sont arrivé·es pour défendre la ZAD, un cor de chasse… et des barricades. La mairie (positionnée contre le projet) a réaffirmé son soutien à l’Amassada et a mis à disposition la salle des fêtes à partir de mardi pour accueillir les soutiens et la presse.
Bilan : Un blindé que les flics se sont cramé tout seuls, un flic dans un fossé et un autre « tombé » dans un baril de 200 litres d’eau. Dans nos rangs : deux gardes à vues, quelques égratignures et lacrymos inhalés, des chants, de la solidarité.
Le déroulé des faits est à suivre sur le site de l’Amassada
Des zadstes ont occcupé le toit d’un des bâtiments cc Préfecture de l’Aveyron
Outre cela, il faut noter les évolutions de la stratégie de destruction des zones occupées. La préfecture a beaucoup communiqué pour dire que l’évacuation s’était déroulée sans blessés, et en totale maîtrise. De fait les gendarmes mobiles n’étaient pas là pour nous embarquer ni (trop) frapper ni tirer (quand même 3 lacrymos par personne). Ils n’ont même pas embarqué les 6 dernières et derniers militants perchés étaient sur les toits. Les militantes féministes les ont pourtant copieusement insulté pendant quatre heures, allant jusqu’à montrer leurs fesses (taguées) à l’aristocratique préfète.
Les flics étaient des robots, impassibles, imperméables, inutile d’essayer de leur expliquer que ce sont l’État et RTE qui sont des raclures. Les gendarmes qui ont évacué les gens des toits se sont même présentés comme étant des « sauveteurs » ! N’importe quoi… On ne sait pas trop encore en dire plus, mais le curseur de la lutte a été déplacé par les flics pour cette fois-ci.
Une nouvelle phase de la lutte
Côté Amassada (« assemblée » en occitan), il est acquis que la destruction des bâtiments de l’occupation n’est « que » la fin d’un acte de la lutte. Une assemblée ne se résume pas à un ou des bâtiments, contrairement à ce que pourrait croire Berna qui confond détruire l’Amassada et détruire le site.
Dès à présent le collectif appelle à poursuivre avec lui la lutte pour empêcher la construction de ce transfo du greenwashing. L’évacuation était promise depuis l’année dernière, et cette année gagnée a été riche de constructions, de liens et de différentes luttes. L’État est plus illégitime que jamais sur ce projet et de manière globale sur les autres luttes du sud-Aveyron.
En vue : le week-end des 1er, 2 et 3 novembre avec manif de réoccupation le samedi 2 novembre.
L’Union communiste libertaire affirme son soutien total aux expulsé·es de l’Amassada et aux habitantes et habitants en lutte !
Solidarité avec l’Amassada ! Pas res nos arresta, rien ne nous arrêtera !
UCL Aveyron