Halte à l’acharnement judiciaire contre des jeunes qui en 2018 se sont opposés à la loi de sélection à l’université et à Parcoursup !
Début 2018, les étudiants se sont dressés contre la loi de sélection à l’université et son dispositif Parcoursup. L’objectif de cette loi : empêcher que tout bachelier puisse accéder à l’université dans la filière de son choix.
A Montpellier, la mobilisation était importante et le tabassage d’étudiants par des nervis d’extrême-droite le 22 mars 2018 dans un amphi de la Fac de Droit avait suscité émotion et réprobation avec un fort retentissement national.
Quelques jours après, une immense assemblée générale réunissait des milliers d’étudiants, de lycéens et de personnels sur le campus de l’Université Paul Valéry (UPV).
Mais en dépit de la mobilisation, le gouvernement restait inflexible et jouait le pourrissement du mouvement. Et il pouvait compter à Montpellier, sur la présidence de l’UPV qui mettait en œuvre des examens en ligne, particulièrement inégalitaires, et qui depuis la pandémie sont quasiment devenus la norme. Le 11 avril, des serveurs informatiques de cette faculté étaient dégradés. Sous la pression du gouvernement et de la ministre Vidal, le procureur devait absolument trouver des coupables parmi les manifestants. Pour lui, la fin allait justifier tous les moyens.
C’est ainsi qu’un an et demi après les faits, le 5 novembre 2019, 4 jeunes encore couchés à leur domicile respectif, étaient confrontés au petit matin à des policiers en armes, perquisitionnés, arrêtés et placés en garde à vue pendant 24 ou 48h. Le procureur voulait prouver au gouvernement qu’il faisait le « job », peu importait que son dossier soit inconsistant avant les arrestations et totalement vide à leur issue. Ne pouvant rien reprocher à ces jeunes qu’il avait fait arrêter arbitrairement, il était contraint de renoncer à les poursuivre pour les faits qui avaient justifié leur arrestation. Pour échapper au fiasco total de son enquête, il lui restait un joker. Les poursuivre pour leur refus de donner, pendant leur garde à vue, leur code de téléphone ou leur ADN.
Toute l’enquête a prouvé que les mesures brutales (perquisitions, arrestations et gardes à vue) infligées à ces jeunes étaient totalement injustifiées. Et au lieu de leur présenter ses excuses, le procureur les poursuit pour des « délits » survenus au cours de cette garde à vue.
Ainsi deux ans (!) après, le procureur les cite à comparaître devant le tribunal correctionnel pour refus de communication de code téléphonique et/ou de prélèvement d’ADN. Avec à la clef, des peines encourues de 3 ans de prison et 270 000 euros d’amende pour le 1 er « délit », et d’un an de prison et 15 000 euros d’amende, pour le second.
Halte à l’acharnement judiciaire contre ces jeunes !
Nous exigeons que le procureur retire sans délai sa citation à comparaître ! Et à défaut, nous exigeons leur relaxe si le procès est maintenu !
Nous appelons à les soutenir le mercredi 15 décembre à partir de 14h au Palais de Justice de Montpellier (Place Pierre Flotte).
Le 09-12-2021
Communiqué de l’UNEF-Montpellier
Avec le soutien de : FSU34, Solidaires34, SNES34, SNUipp34 et 11, Sud éduc’34, CNT ESS34, SCUM, NPA34, 11 et 31, UCL Montpellier, AG contre les violences d’État.