Le mouvement de grève qui traverse les urgences depuis le printemps dernier ne faiblit pas et concerne à ce jour la moitié des services d’accueil et d’urgences (SAU) soit 240 services en grèves. Cette mobilisation, qui dure sans s’essouffler, panique le gouvernement qui a dû avancer des annonces prévues pour la mi-septembre.
Pour faire croire que le gouvernement répond à la colère des urgentistes, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a annoncé un plan de 750 millions, en se gardant bien d’expliquer que ces dépenses seront financées par des coupes budgétaires ailleurs. Elle propose la mise en place d’une plus grande régulation pour limiter les passages aux urgences. Ainsi sont évoquées des admissions directes dans les services de soins, la vidéo-assistance pour les Ehpad, la possibilité pour le Samu de diriger vers la médecine de ville. Le rôle infirmier serait élargi aux urgences et le futur métier d’infirmier de pratique avancée (IPA) s’ouvrira à une spécialisation « urgences ». Depuis le début du mouvement, le ministère présente la saturation des urgences comme un problème d’organisation, d’où ces propositions.
Au contraire, depuis le début, les grévistes considèrent que les conditions dans lesquelles ils et elles doivent exercer sont liées à l’asphyxie du service public de santé par l’austérité budgétaire. Les soignant·es sous payé·es et en sous effectifs des urgences doivent faire face à un afflux de patient·es qui ne parviennent plus à accéder autrement aux soins. Si les personnels des urgences sont en grève, c’est donc pour revendiquer de meilleures conditions de travail et de meilleures conditions d’accueil des usager·es.
L’Union communiste libertaire apporte son soutien au personnel des urgences et, au-delà, de l’hôpital public en grève !
Nous soutenons l’auto-organisation de la lutte notamment et nous saluons l’assemblée générale qui s’est réunie à Saint-Denis (93) mardi 10 septembre à l’initiative du collectif Inter-Urgences, de la fédération SUD santé sociaux et du Printemps de la Psychiatrie.
Nous soutenons la construction d’une plate-forme revendicative commune à l’ensemble du monde hospitalier : 300 euros pour tous.tes ! Respect des salarié·es et de leur vie privée ! Arrêt des fermetures de lits et des suppressions de postes ! Des moyens pour la santé et le social !
UCL , le 11 septembre 2019