Pour le second tour des Municipales, le grand patron Mohed Altrad, 31e fortune de France (estimée à 3,4 milliards de dollars), a fusionné avec trois autres listes : verte et rouge de Clothilde Ollier, citoyenne d’Alenka Doulain et soit disant « hors système » de Rémi Gaillard.
Les 3 petits candidat-e-s avaient lancé une plate-forme commune pour officiellement mettre en avant la préoccupation écologique ; plus vraisemblablement pour avoir plus de poids dans les tractations d’avant second tour. Car qui peut sérieusement penser que s’allier avec un des magnats mondial du BTP (bétonnière, échafaudages etc.) permettra de faire avancer d’un pouce la question de l’urgence écologique ?
Nous ne sommes pas surpris des revirements des politiciens, ils font intrinsèquement partie de la logique électoraliste ; les Verts ont montré depuis longtemps leur opportunisme ; sans surprise, Clothilde Ollier se situe dans cette lignée. Mais la rapidité de la liste « Nous sommes » à passer de « on fait de la politique vraiment autrement » aux petits arrangements électoraux opportunistes est assez consternante. De quoi faire blêmir de jalousie M. Delafosse pourtant élevé au cynisme Frêchiste ! Quant aux membres de France Insoumise qui se sentent trahi-es par cet accord, et plus globalement ceux et celles, souvent jeunes, qui plaçaient de l’espoir dans cette démarche, nous ne pouvons que les encourager à la lecture du Manifeste de l’UCL sur l’électoralisme1
De Mitterrand à « Nous sommes » en passant par Syriza en Grèce ou aux expériences alternatives de Podemos à Barcelone ou à Grenoble, la conclusion est toujours la même ; le processus est plus ou moins rapide, mais vouloir rendre la société égalitaire en passant par les urnes est contre productif. C’est une impasse qui décourage beaucoup de gens, sème la division et détourne des luttes sociales.
Face aux menaces sur notre environnement, aux régressions sociales, au racisme, aux violences policières et patriarcales, c’est bien de changer radicalement de fonctionnement social qu’il est question. Alors disons stop aux impasses électoralistes et mettons toute notre énergie à construire des luttes et des contre-pouvoir, apprenons à décider et à agir ensemble.
L’Union Communiste Libertaire de Montpellier, le 4 juin 2020
1« (…) La participation aux élections représentatives constitue, pour le mouvement social et révolutionnaire, une impasse qui ne peut engendrer que division, compromission, renoncement, institutionnalisation et instrumentalisation, éloignant les exploité·es de l’action directe. Or, les conquêtes sociales n’ont pas été obtenues grâce aux urnes, aux alliances ou aux allégeances électorales mais par les luttes collectives (…) ».