Montpellier le 2 juillet 2016
Le communiqué de l’assemblée populaire / Nuit Debout
Ce qui vient de se passer ce 1er juillet à Montpellier confirme la dérive autoritaire du régime, la tendance à la militarisation généralisée de la police et la répression violente du mouvement social : 49.3, interdictions de manifester ciblées, tentatives d’interdiction des manifestations intersyndicales, dispositifs policiers d’encerclement violents, usage massif et dangereux des grenades de dés-encerclement et lacrymogènes, etc.
Alors que Manuel Valls devait inaugurer la nouvelle ligne de tram au cours d’une fête « populaire et participative », une partie des opposantEs à la loi travail qui arrivaient au compte-goutte se sont vuEs interdire l’accès à l’espace public de la fête. La police a invoqué un arrêté préfectoral dans le cadre de l’état d’urgence pour cibler celles et ceux fichéEs comme opposantEs à la loi travail.
Un dispositif digne d’un régime autoritaire était déployé pour une simple inauguration : CRS armés de fusils d’assaut, brigade d’intervention, brigade mobile de gendarmerie, plusieurs compagnies de CRS, entreprise de sécurité privée ainsi que des dizaines de policiers en civils.
Toute personne suspectée sur faciès de s’opposer à la politique du gouvernement s’est vue refoulée par les polices municipales et nationales, jouant le rôle de videurs d’une boite de nuit à ciel ouvert. Une partie des mobiliséEs de Nuit Debout qui avaient réussi à passer se sont fait contrôler puis expulser par la brigade anti criminalité au cœur même de la fête, au total plus d’une cinquantaine de personnes.
Cela marque un nouveau pas dans le fichage généralisé et dans les interpellations « préventives ». Ainsi les opposantEs à la loi travail sont présuméEs coupables a priori dont on ne sait quel crime. Peut-être celui de vouloir s’exprimer et s’opposer ?
L’évacuation de certainEs militantEs n’aura pas permis de faire taire la contestation populaire.
Une grosse centaine de personnes (Nuit Debout Montpellier, Nîmes, Pic St Loup, Brissac, Solidaires, CGT, CNT….) ont littéralement couvert le discours de Valls avec huées, sifflets, slogans le rendant parfaitement inaudible sur la totalité des 6 minutes. Pancartes et cartons rouges savamment dissimulés ont étés levés.
Le premier ministre appelé à la démission par le peuple n’est même plus capable d’inaugurer un tramway en province sans se voir politiquement bousculé.
Nombreux-sEs étaient ceux et celles qui, n’étant pas forcément venu-es au Peyrou pour contester, ont rejoint l’action tandis que quelques autres exprimaient leur mécontentement. Beaucoup de personnes, sont en colère contre Manuel Valls (en tant que représentant de l’État répressif et allié du patronat), qui s’est fait copieusement huer tout au long de son discours. Les petits fours payés avec nos impôts ont certainement eu un petit goût amer pour ces messieurs-dames !
Un beau cortège a quitté les festivités pour rejoindre les refouléEs et former une manifestation spontanée et revendicative.
Preuve a été faite que cette répression démesurée ne pourra venir à bout de la contestation populaire légitime contre la loi travail et son monde. Elle ne fera que nous rendre plus déterminéEs.
On ne lâche rien !