Jeudi 3 novembre – 8h30
Rassemblement de soutien devant le T.G.I (Place Pierre Flotte Montpellier), en soutien à Cassandre lors de son procès.
Communiqué de l’AG contre l’état d’urgence et les violences d’État / commission anti-répression et de l’AG populaire / Nuit debout « contre la loi travail et son monde »:
Solidarité avec Cassandre ! Soyons nombreux-euses devant le TGI (place Pierre Flotte) ce jeudi 3 novembre à 8h30 :
Près de 8 mois après le début des contestations contre la loi travail et son monde, les procès se poursuivent contre les manifestant-e-s.
Cassandre, interpellée lors de la première manifestation le 9 mars pour un jet de ballon baudruche rempli de peinture devant la CCI, est convoquée pour « violences envers personnes dépositaires de l’ordre public » à la suite de plaintes de CRS. Vous trouverez ci-dessous son témoignage.
Il s’agit d’une manipulation habile mais vaine visant à décrédibiliser et briser les actions de résistance des manifestant-e-s et militant-e-s. Nous réaffirmons toute notre solidarité avec Cassandre et avec tou-te-s les inculpé-e-s du mouvement social, et appelons à nous retrouver nombreux et nombreuses devant le tribunal ce jeudi 3 novembre à 8h30, pour soutenir notre camarade et pour réaffirmer notre opposition à l’état d’urgence, à la loi travail et à toutes les mesures de répression qui les accompagnent !
L’AG contre l’état d’urgence et les violences d’État / commission anti-répression et l’AG populaire / Nuit debout « contre la loi travail et son monde ».
Le témoignage de Cassandre
Ce jeudi 3 novembre 2016 à 8h30 je comparais au Tribunal de Grande Instance de Montpellier avec comme chef d'inculpation « violences envers personnes dépositaires de l'autorité publique ». Pourquoi ? Lors de la première manifestation contre la Loi El Khomri le 9 mars dernier à Montpellier, j'ai pris part à une action collective symbolique et participé à un jeté de ballons de baudruches emplis de peinture à l'eau devant la Chambre des Commerces et de l'Industrie (CCI) de Montpellier. Cet acte de protestation envers un symbole de la bourgeoisie et de son État était l'une des actions décidée par l'AG contre la Loi Travail et son Comité Action. Le jet de ballon, acte simple, inoffensif et très commun lors des manifestations, était destiné à exprimer un ras-le-bol à l'égard d'une énième loi libérale qui assène un coup de plus aux droits des travailleurs et ne résout en rien les galères des chômeurs - bien au contraire. L'action des jets de ballons ayant été ébruitée avant l'heure sur les réseaux sociaux, une lignée de CRS avait été déployée devant la CCI. Aucun CRS n'a été touché par les ballons qui ont éclaté et éclaboussé le sol. Seule interpellée j'ai été envoyée en Garde à Vue pendant presque 24h (une nuit en cellule), le Procureur m'inculpant, malgré mes déclarations, d'avoir voulu viser les CRS présents devant la CCI. 6 CRS portent donc plainte contre moi et se constituent partie civile pour exiger réparation des soi-disant préjudices subis et réclament chacun 200€ de dédommagement ! Je refuse de fermer les yeux devant cette mascarade : derrière cette interprétation outrancière de « violences envers personnes dépositaires de l'autorité publique » les CRS, la Justice et l’État entendent bien donner une portée tout autre à un geste de protestation afin de stigmatiser toujours davantage les manifestants en les assimilant à de simples "casseurs" violents, sans convictions ni revendications ! Au delà de cela, les gouvernants veulent intimider et briser toute résistance, dans un contexte où l'arsenal policier et législatif de répression ne cesse de se renforcer, où l’État d'Urgence présenté comme un régime d'exception pour lutter contre les menaces terroristes va fêter ses 1 an et sert plus que jamais à empêcher les militants de contester des décisions politiques qui vont à l'encontre des classes populaires et appliquées à coup de 49-3 ! Enfin comment oublier que la violence lors des manifestations se situe la plupart du temps de l'autre côté des cortèges : au moins 48 enquêtes judiciaires pour violences policières ont été ouvertes durant le mouvement contre la Loi El Khomri dite Loi Travail et c'est sans compter les violences policières non signalées par leur victime ou les plaintes non reçues. A Montpellier au moins une quinzaine de personnes ont été inculpées lors des manifestations cette année.