Construire une vue d’ensemble des colères et des résistances dans le monde du travail depuis le début de la pandémie du Covid-19 : voilà l’objectif premier de cette carte interactive en ligne. Pensée et alimentée, au départ, par le travail de quelques-un.es, cette carte se veut désormais participative, elle appartient donc à toutes celles et ceux pour qui elle est utile. Elle a vocation à être appropriée par le plus grand nombre et c’est pour cela, qu’en l’état, elle ne saurait prétendre à l’exhaustivité.
Si vous constatez qu’un conflit dont vous avez connaissance n’y figure pas, n’hésitez pas à l’enrichir par vous-mêmes. Une équipe de modérateurs et de modératrices validera les publications au fur et à mesure, afin de s’assurer qu’elles ne mettent pas en danger des équipes syndicales ou des collectifs de travail face à leur direction.
Une caisse de résonance des luttes du monde du travail face au Covid-19
Durant cette crise sanitaire, tout le monde a entendu parler des secteurs essentiels comme la santé ou la grande distribution, où les travailleurs et travailleuses ont été envoyé·es « en première ligne », sans protection ni tests. On a aussi beaucoup parlé des grosses entreprises comme Amazon – condamnée en justice – ou de secteurs clés comme la construction, l’automobile ou encore l’aéronautique. Soit parce que les entreprises ont cherché à maintenir à tout prix leurs activités, soit parce qu’au contraire elles se sont momentanément arrêtées.
Cliquer pour accéder à la carte interactive
Des inquiétudes, parfois des résistances, ont surgi de manière spontanée et diffuse. Pour avoir une vue d’ensemble de ce qu’on pourrait qualifier de « mouvement social », il a fallu scruter la presse locale, qui a rendu compte de grèves et débrayages inattendus – les papeteries Allard ou Saverglass –, et la presse spécialisée, pour des portraits, des enquêtes ou des reportages. Grâce à cette carte des colères au travail, on peut embrasser ce phénomène à une large échelle.
Et quel meilleur jour pour rendre ce nouvel outil public que le 1er mai, journée internationale des luttes des travailleuses et des travailleurs ? Alors que nous sommes encore officiellement confiné·es et que la liberté de manifester dans la rue est restreinte, c’est la première fois en France, depuis 1945, qu’il n’y aura pas de défilés syndicaux pour le 1er mai. Publier cette carte aujourd’hui est aussi une manière de faire vivre cette date symbolique dans ces conditions particulières.
Préparer le jour d’après !
Enfin, cette carte a pour objectif de visibiliser les résistances d’aujourd’hui, qui alimenteront celles de demain. Elle s’inscrit dans un ensemble d’initiatives et de réponses formulées par celles et ceux d’en bas face à la crise sanitaire et aux choix désastreux qui sont faits par l’exécutif et le patronat. Il s’agit de penser dès maintenant un plan plus global de riposte face à la situation, notamment en vue de préparer l’immédiat « déconfinement » et les crises économique, sociale, alimentaire et évidemment sanitaire qui se profilent.