En pleine crise sanitaire, les autorités n’ont rien trouvé d’autre à faire que d’expulser, ce mercredi 8 avril, les occupants de la ZAD de la Dune à Brétignolles-sur-Mer. Alors que nous traversons une situation sanitaire et sociale dramatique, la préfecture de Vendée mobilise des dizaines de gendarmes, de véhicules et un hélicoptère (!) envers les opposantes et opposants au projet destructeur. L’union communiste libertaire réaffirme son soutien aux occupantes et occupants.
Depuis Octobre 2019, une ZAD a été crée sur le site des dunes de la Normandelière à Brétignolles-sur-Mer, en Vendée. Elle est une réponse au projet de port de plaisance qui fait controverse depuis dix-sept ans, mais devrait être livré en 2023. Un tel projet poursuit la logique politique de choix destructeur pour l’écologie.
Le futur port nécessitera de couper et aplanir la dune, creuser un chenal, édifier un pont, tout cela au sein d’une zone naturelle de plusieurs dizaines d’hectares. Les zadistes entendent bien protéger cette zone humide riche, et un estran rocheux jugé exceptionnel. L’urgence écologique ne laisse plus aucune place dans notre société pour ce genre de projet inutile qui bétonne toujours davantage.
Pour autant l’évacuation de la ZAD de la dune a eu lieu mercredi 08 au soir, alors que les habitant.e.s du lieu étaient placé.e.s en garde à vue, et que le confinement empêchait tout soutien aux zadistes. Depuis plusieurs semaines l’expulsion se faisant sentir, les habitants de la ZAD se préparaient en érigeant des barricades et renforçant leurs installations. Seulement, là où le confinement semblait amener la trêve, les autorités ont, selon elles, improvisé une expulsion et une destruction de la ZAD de la Dune, avec l’aide d’environ 70 personnes civiles convoquées par le maire, pour procéder aux incendies des cabanes. D’un côté, les autorités déplorent la pandémie actuelle, de l’autre ils font tout pour perpétuer l’arrivée d’autres pandémies en détruisant les milieux naturels.
Au final presque toutes et tous ont été arrêté·es et placé·es en garde à vue, pendant que les forces du désordre détruisaient leurs habitations, y mettant le feu, sans se soucier des affaires personnelles toujours à l’intérieur. La préfecture de Vendée met ainsi des personnes à la rue, sans solution de relogement, après les avoir exposé.e.s au virus dans les cellules, faisant preuve d’un cynisme glaçant. Un cynisme dont Christophe Chabot, président de la Communauté de communes de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, n’a rien à envier. Celui-ci s’est déclaré sur Twitter « très ému et très heureux » de cette expulsion, et dit envisager le début du chantier au mois de septembre. Encore un qui, faute de dignité, ferait mieux de se taire.
Les occupants de la ZAD appellent déjà à une réoccupation du lieu dès la fin du confinement, soyons de la partie.
L’Union communiste libertaire de Nantes exprime son soutien à la lutte pour la protection de la Dune. N’hésitez pas à les contacter si vous êtes dans le coin et avez des solutions de logement. Non au projet destructeur du port de plaisance, continuons de lutter pour la préservation de la biodiversité et de nos écosystèmes !
Union communiste libertaire Nantes, le 10 avril 2020