Richard Abauzit, syndicaliste, conseiller du salarié et ancien inspecteur du travail, ainsi que l’ancien directeur de publication de l’Hérault du jour et une journaliste ont été relaxé lors de leur procès pour diffamation intenté par l’Institut Saint-Pierre de Palavas.
À l’origine du procès
En 2014, lors d’une conférence de presse, Richard Abauzit dénonce la gestion du personnel de l’ancien directeur général de l’Institut Saint-Pierre, hôpital pour enfants de Palavas. Il y dénonce également une confusion de ce dernier avec son rôle de pasteur de l’église évangéliste « mission Timothée » (non affilié à l’Église réformée de France). Cette prise de parole s’inscrit dans la lutte de trois anciennes salariées, contre leur licenciements abusifs. S’en suit la publication d’un article dans La Marseillaise / l’Hérault du jour.
Double mise en examen
L’affaire débute en 2015, par un dépôt de plainte du directeur général : « diffamation » contre Richard, et « complicité » contre la journaliste et le directeur de publication ayant publié l’article pour avoir évoqué « son appartenance religieuse ». Le directeur s’étant constitué partie civile, Richard est poursuivi à titre individuel, alors qu’il s’exprimait en tant que militant syndicaliste de SUD.
L’établissement hospitalier, quant à lui, porte plainte contre la critique de sa gestion du personnel.
Après quelques passages au tribunal, et notamment en septembre dernier, c’est finalement la relaxe pour Richard et les deux autres inculpé·e·s. L’entreprise et l’ancien directeur n’ont pour l’heure pas fait appel de cette décision.
Derrière le procès, l’enjeu de la liberté d’expression
Il n’est dont pas encore diffamatoire de dénoncer la gestion du personnel d’une entreprise. Pour autant, ce type d’attaques judiciaires contre des militants n’est pas rare, et revêt de nombreuses formes. Le patronat n’a de cesse de museler les syndicalistes, les militant·e·s et toutes celles et ceux qui s’opposent à eux, afin de mieux modeler les salarié·e·s selon leurs besoins.
Documents en lien :
- L’article de la Marseillaise / l’Hérault du jour : « À l’Institut Saint-Pierre, une situation irrationnelle«
- Un autre article sur la Marseillaise de juin 2017 : « Un frein à la liberté d’expression«
- L’interview de Richard Abauzit de février 2016 sur le site d’Ensemble : « Une mise en examen qui en dit long !«
- L’article du Poing, sur le procès de septembre : « Compte-rendu du procès du syndicaliste Richard Abauzit«