En 1958 est créé une assurance chômage en France. Les organisations d’employeurs et les syndicats de salariés mettent en place un système national. Celui-ci est chapeauté par l’Unedic, association chargée de la gestion de l’assurance chômage.
Comme pour la Sécu, en diminuant les cotisations sociales pour l’assurance chômage et en augmentant la Contribution sociale généralisée, le gouvernement s’attaque au modèle assurantiel et à son système de gestion. En effet, l’assurance chômage se finance par les cotisations payées par les salariés et les patrons. Chacun contribue au financement. Les salariés privés involontairement d’emploi peuvent en bénéficier, à condition d’avoir suffisamment cotisé. La somme versée dépend des salaires perçus avant la perte d’emploi.
Macron souhaite généraliser l’attribution des allocations chômage aux artisans, aux commerçants, aux indépendants, aux entrepreneurs, aux professions libérales, aux agriculteurs et faciliter l’octroi également aux salariés démissionnaires. Cette politique « d’ouverture » sent l’esbroufe.
Dans son programme pour les présidentielles, Macron déclarait que les chômeurs seraient radiés s’ils refusaient deux offres d’emploi « crédibles » et « décentes ». On irait donc vers un renforcement des contrôles et sûrement vers une baisse « magique » des chiffres du chômage sur le long terme. De plus, Macron souhaite réaliser dix milliards d’économies sur l’assurance chômage sur une période de cinq ans. En toute logique, si on étend l’assurance chômage à d’autres catégories de population, alors il est impossible de faire des économies. Quelle est l’entourloupe ?
Pour atteindre ces objectifs, il reste une solution. Elle consisterait à évoluer vers un système de minimas sociaux, payés à tous au même niveau, et quelles que soient les conditions d’emploi précédentes. On tendrait alors vers un système ressemblant à ce qui se passe au Royaume-Uni et en Allemagne, pays connus pour de soi-disant taux de chômage très bas et une précarité très grande.
La période d’indemnisation serait raccourcie. Les minimas sociaux pourraient par ailleurs être ajustés à la baisse en cas de difficultés budgétaires. On irait alors vers une étatisation du système d’allocations chômage. Macron a déjà annoncé qu’il souhaitait « une gestion tripartite de l’assurance chômage », donc avec la participation de l’État. On peut craindre sur le long terme une « nationalisation » de l’Unedic signifiant la fin de l’assurance chômage.
Nous devons lutter ensemble, salariés, retraités, chômeurs et précaires afin d’obtenir de nouveaux droits sociaux.